Les infrastructures

Lors de sa création, au 19ème siècle, l’Ecole de Natation, était située dans les méandres de la Vire et aux abords des prés de la Vaucelle. Elle était très prisée des saint-lois. L’aménagement comportait deux bassins, aux niveaux différents, délimités par des barrières de bois. Des cabines, au nombre de vingt, jouxtaient les berges.

En 1911, sous la présidence du jeune Capitaine Baudre, le Club Nautique y prit demeure, sur proposition d’Alfred Dussaux, Maire de Saint-Lô, et y assura l’animation, mais y dispensa également des cours de natation, des entrainements de water-polo, du 1er juin au 30 septembre.
Au fil des années, un plongeoir à trois niveaux, un toboggan, un ponton où se tenaient les périssoires, agrémentèrent le plan d’eau. Pendant l’occupation, une cabine commune fut construite, certainement pour être mise à la disposition des allemands qui investissaient régulièrement les lieux…

L’Ecole de natation devint le lieu de rencontres et de distractions de tous les jeunes de Saint-Lô et des alentours, pour qui le seul moyen de transport n’était que le vélo… Des compétitions y furent organisées, entre deux pontons distants de 25 mètres, et les matchs de water-polo se déroulèrent sur la Vire.

L’Ecole de natation a connu des jours heureux, jusqu’en 1955, date de sa fermeture.

Le Comité directeur du Club nautique en prit la décision, suite aux résultats des analyses effectuées par les Services Départementaux de la Santé : « L’eau est reconnue polluée et dangereuse pour la baignade ».

Dès 1956, un devis fut établi, pour une piscine comprenant un bassin de compétition règlementaire, grand bain, petit bain, eau réchauffée, le cas échéant… pour une dépense de 62 millions d’anciens francs…

Ce n’est qu’en 1962 que le projet a été finalisé. Mais voilà, des difficultés imprévues, l’augmentation du nombre de pieux à battre, la consolidation de certains sols, la hausse des prix de la construction provoquèrent des dépassements importants.

Le 17 juillet 1966, la piscine de la Vaucelle, « une des mieux dans le genre », ouvrit ses portes au public.

Le Club Nautique revivait, après douze années d’inactivité.

Ce n’est que le 1er juillet 1967 que fut inaugurée la « jolie piscine de la Vaucelle » qui ravit, les saint-lois, fervents de natation et les dirigeants de l’association, sous la présidence d’André Gobet. Le maire, Henri Liébard et le conseil municipal leur confièrent d’ailleurs, l’organisation des cérémonies…

De nombreux nageurs et nageuses de classe internationale furent présents parmi lesquelles une ancienne saint-loise, Annie Claude Triffon, championne de France du 200 et 400 nage libre, ou encore l’homme-oiseau Claude Maillard, deuxième meilleur plongeur de France…

Dès sa renaissance, le Club Nautique voulut entrer rapidement au sein de la natation sportive et du water-polo, en Normandie. Il devint l’hôte de nombreuses rencontres sportives départementales, régionales, voire nationales… sur la période estivale…

Lors de l’Assemblée Générale du 20 novembre 1970, le problème se posa clairement. Bien que son palmarès soit enviable, le Club Nautique Saint-Lois était le seul club de la Manche à ne pas avoir de piscine couverte. Ses nageurs ne profitaient des entraînements que durant trois mois et demi. Pouvait-on, en si peu de temps, faire des champions ?

En 1971, le Lycée Technique de Saint-Lô construisit sa piscine « couverte », elle comprenait un bassin unique de 25 x 10 m avec une profondeur minimum de 1.20 m et maximum de 2 m…
Dès 1972, elle devint la propriété de la Municipalité Saint-Loise.

Le 15 octobre 1972, la piscine municipale, baptisée Saint-Ghislain, en hommage à notre ville jumelle belge, ouvrit ses portes au public qui appréciait les 28° d’une eau claire et limpide…

Le Club Nautique pouvait s’entraîner toute l’année.

Le 18 novembre 1972, Jean Patounas, Maire de Saint-Lô, l’inaugura officiellement. Le président du Club, Michel Serrault et son équipe, mirent en place un remarquable programme auquel participèrent plusieurs champions internationaux. Parmi eux figuraient Michel Rousseau, ancien recordman d’Europe du 100 mètres nage libre, Nicole Berger et Catherine Grosjean. Un match de water-polo clôturât les festivités, sous l’œil attentif de Francis Luyce, conseiller technique régional mais surtout, ancien recordman du monde du 800 mètres nage libre.

Les organisations départementales, régionales, les challenges puis les meetings se succédèrent dans l’enceinte de la Piscine Saint-Ghislain.

Avec un fonctionnement sur douze mois et des entrainements quasi quotidiens, les performances propulsèrent, le Club Nautique Saint-Lois dans le trio de tête des clubs normands.

Oui, mais voilà…

Dès le début des années 1980, à chaque réouverture, l’établissement de la Vaucelle inquiétait les élus. Construit sur des alluvions, certes le bassin avait été renforcé de pieux supplémentaires, mais les plages s’enfonçaient régulièrement, les canalisations travaillaient…
Et, pour la piscine Saint-Ghislain, son exiguïté se fit vite ressentir, tant pour le Club Nautique, contraint de sélectionner ses adhérents, que pour les scolaires ou pour le public saint-lois…
Et c’est ainsi, qu’en 1999, sous l’impulsion du maire, François Digard, le début d’une réflexion fut lancé.

En 2003, le projet fut arrêté, le coût s’élevait à 9.3 millions d’euros… Il ne serait pas saint-lois mais intercommunautaire. Il porterait le nom de Centre Aquatique du Pays Saint-lois…

Le Club Nautique Saint-Lô devint le Club Nautique Pays de Saint-Lô.

La piscine de la Vaucelle ferma définitivement ses portes, le 4 septembre 2004, la piscine Saint-Ghislain, le 24 décembre 2004.

Le 29 janvier 2005 eurent lieu les cérémonies officielles : aux côtés de François Digard, Président du Syndicat du Pays Saint-Lois, figuraient de nombreuses personnalités, dont Francis Luyce, Président de la Fédération Française de Natation. Le Club nautique, sous la présidence de Christine Briout, eut en charge l’organisation du Meeting Inaugural…

L’élite nationale de la natation fut présente, et en particulier, le saint-lois d’origine et ami, Hugues Duboscq, tout récemment médaillé aux Jeux Olympiques d’Athènes. Après s’être prêté aux jeux des journalistes et avoir signé de nombreux autographes, il se permit d’égaler son record de France, 59.13 au 100 mètres brasse. Philippe Briout fut le premier à le féliciter, pour sa performance.
La finale du 100 mètres nage libre fut remportée en 48.31 par Fabien Gillot, devant Sébastien Bodet, 49.82 et Julien Sicot, 50.01… Quelles performances !
La natation synchronisée, faisait également partie de la fête. Les championnes de France du Club d’Angers nous proposèrent un ballet qui charma le public, venu nombreux.

Depuis cette date, le Club Nautique, signataire d’une convention, pour son utilisation, se tient d’être une vitrine, de par ses résultats sportifs, sous les couleurs de la Ville de Saint-Lô…